Jean-Marie Hordé

Figure intellectuelle engagée de la vie culturelle française, Jean-Marie Hordé entame des études de lettres avant de bifurquer vers la philosophie à la Sorbonne. Il a 20 ans en 1968 et les événements de Mai le marquent durablement sans pour autant l’inciter à s’engager dans aucune organisation dite gauchiste, malgré des convictions partagées avec l’ensemble de sa génération. Bi-admissible à l’agrégation en 1972, il revient à ses premières amours et devient critique littéraire dans différents organes de presse, dont Le Quotidien de Paris et Les Nouvelles Littéraires.

Il obtient le poste de conseiller attaché à la préfecture des Hauts-de-Seine en 1973 et, six ans plus tard, prend la direction du théâtre de Cergy-Pontoise, tout en participant au conseil national du Syndeac, le principal syndicat des professionnels du spectacle. C’est en 1989 que Jean-Marie Hordé devient directeur du théâtre de la Bastille. Ancien cinéma, salle successivement dirigée par Henri Ronse puis Jean-Claude Fall, le lieu se veut, depuis les années 1970, attaché à la découverte des nouveaux talents. Au moment de sa reprise, c’est un théâtre au bord de la faillite qui peine à faire le grand écart entre les contraintes économiques et une politique audacieuse. Jean-Marie Hordé y invitera, entre autres, Jean-Michel Rabeux, Valère Novarina, Claude Régy, Alain Platel, François Tanguy, Bruno Geslin… Autant de choix qui participent à l’identité de théâtre de la Bastille mais qui fragilisent la gestion du lieu.

En 2008, Jean-Marie Hordé publie ‘Un directeur de théâtre’, ouvrage dans lequel il décrit son combat contre les étiquettes et sa conception du métier de directeur de salle. Jean-Marie Hordé, plus que jamais, y apparaît comme le chantre d’un art engagé, fécond, souvent éloigné de toute démagogie.